Regrets
Je vis l’instant présent sans me soucier de ce que sera demain, et pourtant aujourd’hui, une vagie de nostalgie me submerge.
J’ai la vie que j’ai souhaité avoir, une maison, un métier que j’aime et dans lequel je m’épanouis, une merveilleuse famille.
Que manque-t-il à ma vie ?
Pourquoi cette tristesse m’envahit-elle en ce dimanche de décembre ?
Je pleure tant de choses à jamais perdues, tant d’instants précieux qui ne sont plus que des souvenirs dans une mémoire qui s’égraine peu à peu d’un trop plein d’émotions.
Nul regret pour ma vie passée, mais dans cette vie trépidante et pleine de surprises malgré les aléas de la vie, j’aimerais tant, l’espace d’un instant, remonter le temps, ce temps qui nous pousse inexorablement vers un demain incertain, vers un demain chagrin, vers un demain qui un jour aura une fin.
J’ai le regret de ces jours passés avec mes enfants à voir leurs yeux briller de bonheur, les sentir se blottir dans mes bras en quête d’un câlin, d’un bisou, ces dimanches en famille autour d’une table à discuter ou jouer, être ensemble tout simplement.
J’ai le regret de tous ceux qui nous ont quittés, même si je sais que la plupart m’accompagnent jour après jour, dans les bons comme dans les mauvais moments, dans une présence invisible mais non moins réelle.
J’ai le regret de la douceur d’une main que je ne peux plus tenir, la chaleur des lèvres qui ne se perdent plus au creux de mon cou, m’inondant d’intenses et délicieux frissons, des nuits d’amour sous la lune, des matins câlins, des soirs coquins.
J’ai le regret de l’insouciance de mes jeunes années, quand vieillir n’était pas une fatalité, et était bien loin de mes préoccupations.
Aujourd’hui la peur me gagne, celle de perdre le confort d’une vie bien établie, la présence rassurante de mes parents, celle de mes enfants qui un jour ou l’autre prendront leur envol, peur d’une humanité qui m’effraie, peur de ne plus connaître le grand amour partagé, peur de n’être plus que l’ombre de moi-même.
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